L’intégration du biomimétisme dans un projet d’architecture à l’EREA LE CORBUSIER de PESSAC.

Le projet de création d’atelier pour les CAP Maintenance, espace vert et entretien petit matériel, intègre une notion de Biomimétisme en architecture.

Le biomimétisme est une nouvelle science qui étudie la nature, en vue de l’imiter ou de s’en inspirer, pour résoudre des problèmes humains. Cette notion de Biomimétisme apparait dés 1980, et fut vulgarisé par la biologiste et environnementaliste Janine Benyus. Elle suggère de regarder la nature comme « modèle, mesure ou mentor ».

La région Nouvelle Aquitaine souhaite intégrer cette notion de reconnaissance de la nature, pour la réalisation de leur projet.

En effet, La nature est forte de proposition en architecture, dans le monde animal, de nombreuses espèces sont capables de construire des ouvrages ingénieux et même décorer, sans pour autant utiliser des techniques complexes.

Par exemple, les oiseaux et les petits mammifères cherchent, pour la création de leurs habitats, à protéger leurs progénitures des variables thermiques importantes (chaud froid) et des aléas climatiques ( pluie, neige et vent). Mais qu’utilisent-ils et pourquoi ?

Les hirondelles, les tisserins vont pour ce projet être force d’exemples et de propositions, en compléments des connaissances que l’homme a des matériaux qui l’entourent.

En effet le Tisserins, petit oiseaux colorés vivant en colonie, est capable de créer un nid pouvant peser jusqu’à une tonne, entremêlant la paille pour créer un nid collaboratif dans lequel des galeries desservent chaque nid. Cet « immeuble » de paille, situé en plein désert, sont très bien réfrigéré naturellement puisque la température y est plus fraiche de 10° C par rapport à l’extérieur. Tout cela grâce à la masse volumique de la paille tressée.

L’hirondelle quant à elle, construit son nid à partir de boue à laquelle sont ajoutés quelques brins d’herbe, de paille ou de laine, amenant solidité, confort thermique et abri contre les intempéries.

Cette observation du monde animal et de sa capacité à utiliser son environnement proche pour la construction de son abri, nous renvoi à étudier notre propre pratique.

En synthétisant nos besoins primaires, nous remarquons que des produits locaux peuvent les satisfaire :

  • besoin en confort thermique d’été et d’hiver :

il est assuré chez les petits mammifères et les oiseaux par une masse volumique importante assurée par la paille, brindille d’herbe.

Il existe un produit en Nouvelle Aquitaine pouvant correspondre à ce besoin : La paille présente en Charente, dans les Landes, Lot et Garonne.

  • Protection contre les intempéries ( pluie, neige, vent , …)

De nombreux animaux utilisent la terre.

Les enduits terre sont possible et c’est une ressource présente partout sur notre territoire, mais ils supportent mal les contacts réguliers avec la pluie.

Les enduits peuvent être cependant à la chaux, présente en Dordogne.

  • Besoin structurel du bâtiment :

De nombreux animaux utilisent l’entremêlement de bois, créant voûte ou fondation pour leur «  nid douillet ».

La Nouvelle Aquitaine est riche en bois de charpente ou d’ossature, permettant de réaliser la structure porteuse des constructions.

Ces besoins peuvent être pleinement satisfait par la construction par remplissage paille. Plusieurs exemples de réalisation datant même du siècle dernier en attestent.

Les Etats-Unis furent les pionniers dans le genre, par la construction de maisons, d’églises, d’écoles fin XIXe, encore debout aujourd’hui.

En France les premiers bâtiments émergent en 1920 (maison « feuillette » à Montargis) et sont, pour la plupart, construits selon une technique associant structure bois, remplissage paille et enduit pouvant atteindre des R+1.

Aujourd’hui ce procédé constructif est soumis à des règles professionnelles strictes et normées. Réalisé par le Réseau Français de la Construction Paille (RFCP), et validé par les institutions françaises permettant ainsi la mise en œuvre pour tous types de programmes dont les ERP (Etablissements Recevant du Public), logements ou maisons individuelles. L’agence d’architecture SAS XODÓ, en charge du projet, a passé toutes les habilitations pour mener à bien un projet de construction paille.

Suite à ces recherches, l’équipe de maitrise d’œuvre, menée par la SAS XODÓ, a souhaité intégrer cette pratique et cette réflexion sur le mode constructif pour le projet de l’EREA LE CORBUSIER afin de réaliser un bâtiment à faible impact carbone, respectant à minima les règles thermiques 2012. C’est pourquoi il est décidé de réaliser un bâtiment mêlant structure bois et remplissage paille.

Il sera mis en œuvre les principes suivants :

  • les fondations et le dallage en béton assurant une assise étanche du bâtiment.

  • l’utilisation du bois de nouvelle aquitaine pour les bardages et la structure porteuse ( landes pour le bardage et limousin pour la structure).

  • le remplissage paille provient en grande partie des Charentes, où les agriculteurs réalisent de plus en plus de «  petite botte », conforme à la construction paille de part leur taux d’humidité, leurs densités et leurs dimensions.

  • les enduits chaux de Dordogne.

  • la couverture sera réalisé :

  • en tuile pour une partie provenant des usines régionales

  • en zinc pour le reste

Tous les murs de refends, les murs de façades et la toiture seront des caissons bois remplis de paille, assurant ainsi un confort thermique d’été et d’hiver.

L’étanchéité des murs sera assuré par les enduits ou les éléments de couvertures ( tuile et zinc).

La sas XODÓ est désireuse de porter des projets à faible impact carbone et respectueux de ce qui les entourent. Nos régions sont fortes de produits locaux, dédié à la construction, ou pouvant être utilisé de manière dérivée pour la construction. De plus en plus de techniques provenant du biomimétisme peuvent s’appliquer à la construction, de manière simple, sans engager une ingénierie disproportionnée. Le chaux chanvre en est une autre pratique par exemple.